Historique des normes environnementales jusqu’à la RE 2020

 

La RE 2020 est une norme environnementale qui s’applique depuis 2022 à tous les bâtiments neufs résidentiels ainsi qu’aux bâtiments à usage de bureaux et d’enseignement construits en France. Mais quels en sont les enjeux et les objectifs ?

Ce guide de la RE 2020 vous propose de découvrir tout ce qu’il faut connaître pour comprendre et maîtriser la norme environnementale 2020.

Logo RE 2020

L’origine des normes environnementales

Il faut remonter à 1973 pour trouver l’origine de la toute première norme thermique appliquée au secteur de la construction neuve. En effet, c’est suite au premier choc pétrolier que les autorités publiques ont décidé de mieux maîtriser la consommation des énergies fossiles en France. A l’époque, les pays industrialisés dont la France sont largement dépendants du pétrole et subissent de plein fouet la crise économique engendrée par la réduction de la production par les pays du Golfe.

 

L’historique des normes jusqu’à la RE 2020

Suite à cet événement historique fondateur des réglementations thermiques en France, différentes dispositions réglementaires se sont succédé. Retour sur l’histoire des différentes normes pour mieux comprendre les enjeux de la réglementation environnementale 2020.

La RT 1974

La RT 1974 inaugure une longue suite de réglementations thermique pour les bâtiments neufs à usage d’habitation en France. Son objectif : réduire les consommations énergétiques de 25 % avec un plafond à 225 kWh/m².an.

Elle introduit des notions toujours considérées comme essentielles aujourd’hui : la lutte contre les déperditions énergétiques en tenant compte de l’isolation des parois extérieures ou encore du renouvellement de l’air.

 

La RT 1982

1979 : deuxième choc pétrolier. La France réagit avec le renforcement de la réglementation thermique et l’arrivée d’une nouvelle norme : la RT 1982. Celle-ci vise une baisse de 20 % de la consommation énergétique des maisons individuelles et des logements collectifs par rapport à la RT 1974 soit un plafond de 170 kWh/m².an. Les besoins de chauffage sont désormais pris en compte.

 

La RT 1988

La RT 1988 a introduit trois changements de taille :

  • La réglementation s’applique désormais également aux bâtiments non résidentiels
  • Elle tient compte des besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire
  • Elle permet de choisir la solution la moins onéreuse entre l’installation d’équipements ou le renforcement de l’isolation

 

La RT 2000

Après les accords de Rio sur l’environnement et le développement en 1992 et le protocole de Kyoto en 1997 pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, une véritable prise de conscience des enjeux environnementaux s’opère.

C’est dans ce contexte que l’arrivée du troisième millénaire est accompagnée en France par une augmentation des exigences en termes de performance thermique à travers la RT 2000 :

  • Consommation énergétique maximale réduite de 20 % par rapport à la RT 1988 pour les bâtiments neufs résidentiels, soit 130 kWh/m².an
  • Consommation énergétique maximale réduite de 40 % pour les bâtiments neufs tertiaires

La réglementation thermique 2000 tient compte du chauffage, de l’eau chaude sanitaire, de la ventilation et de l’éclairage (pour le tertiaire). Elle introduit également la notion d’amélioration du confort d’été.

Ainsi, lors d’un projet de construction, la consommation d’énergie du bâtiment neuf est estimée et doit être inférieure ou égale à celle d’un bâtiment de référence ayant les mêmes caractéristiques.

 

La RT 2005

La norme RT 2015 améliore encore de 15 % les performances thermiques à respecter dans l’immobilier neuf.

Elle impose désormais de remplir trois conditions pour les bâtiments à construire :

  • Faire des économies d’énergie. La consommation globale d’énergie des bâtiments neufs (incluant le chauffage, l’eau chaude sanitaire, le refroidissement, la ventilation ainsi que l’éclairage pour les bâtiments tertiaires) doit désormais être inférieure à 90 kWh/m².an
  • Garantir le confort d’été. La température intérieure en été doit être inférieure à une température de référence
  • Utiliser des matériaux et composants respectant des performances minimales

 

A partir de 2005 : l’énergie primaire plutôt que l’énergie finale

Les premières normes thermiques RT s’appuyaient sur le calcul de l’énergie finale. Depuis la RT 2005, c’est l’énergie primaire qui est prise en compte. Mais quelle est la différence ?

L’énergie finale est la quantité d’énergie disponible pour l’utilisateur final d’un logement. L’énergie primaire correspond quant à elle à la consommation nécessaire pour produire cette énergie finale.

L’énergie primaire est donc une donnée permettant d’estimer de manière plus globale et plus fiable les performances énergétiques des bâtiments.

 

La RT 2012

Logo RT 2012

Suite à la tenue du Grenelle de l’environnement en 2007, la réglementation a encore évolué avec l’adoption de la RT 2012. Parmi les nouveautés :

  • La RT 2012 impose des exigences de résultats en termes de besoins bioclimatiques du bâti (indicateur Bbiomax), de consommation d’énergie primaire (indicateur Cepmax) et de confort d’été (indicateur Ticréf).
  • Elle comporte aussi des exigences de moyens (étanchéité, surface vitrée, affichage des consommations d’énergie…) et des “garde-fous” performantiels (traitement des ponts thermiques)
  • Les consommations énergétiques primaires sont plafonnées à 50 kWhep/m².an en tenant compte du chauffage, de la climatisation, de la ventilation, de l’éclairage et de l’eau chaude sanitaire

 

La RE 2020

Vient enfin la réglementation actuellement en vigueur : la RE 2020.

On note d’emblée un premier changement : la terminologie. Il ne faut plus parler de réglementation “thermique” mais de réglementation “environnementale”, un terme qui implique un champ d’action plus large.

La RE 2020 s’inscrit en effet dans un dessein beaucoup plus global en France : atteindre la neutralité carbone en 2050. Découvrez dans ce guide RE 2020 comment la toute dernière norme doit contribuer à la réussite de cet objectif.